Lors de la soirée du Forum Ahimsa (retrouvez le résumé complet du Forum ici) du jeudi 29 juin 2017 au bord du Lac d’Annecy, Michael Møller, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, accompagné de 3 jeunes adultes, a ouvert le « Chemin vers l’inspiration ». Merveille, Emaline et Diego ont été invités à parler de leur expérience et à partager leur perspective de l’évolution du monde dans 30 ans. Cette démarche s’inscrit dans la volonté d’Ahimsa Fund de faire participer, dans ses événements, 30 % de jeunes, dans le but de mélanger les générations et les expériences pour provoquer l’émulation des bonnes volontés afin de rendre le monde meilleur.
« Il est important d’associer le dynamisme de la jeunesse
avec la sagesse de l’expérience. »
Jean-François de Lavison
Un dialogue intergénérationnel
Un dialogue sur les valeurs, l’engagement, le pardon et la nécessité de créer un monde meilleur a été installé entre Michael Møller et ces 3 étudiants âgés de 18 à 23 ans, issus d’horizons différents mais qui pourtant partagent une vision commune : celle de contribuer à améliorer le monde. Ahimsa Fund a demandé à ces jeunes de se projeter dans un monde futur qui ne souffrirait plus des maux d’aujourd’hui. Utopique, nous direz-vous ? Pas tant que ça : les jeunes générations ont beaucoup de solutions à nous proposer.
« La souffrance dans un coin de la planète a des ramifications globales. »
Michael Møller
Emaline, une américaine au Népal
Emaline est une jeune américaine, étudiante en médecine, qui pendant ses vacances se consacre à des actions humanitaires. Ahimsa Fund l’a rencontrée au Népal, avant de l’inviter au Forum. Emaline fait sienne cette célèbre citation, souvent attribuée à Henry Ward Beecher :
« Chaque lendemain a deux côtés.
Nous pouvons décider de l’aborder
par le côté de l’angoisse ou par celui de la foi. »
Selon Emaline, le changement du monde s’appuiera sur 3 fondements : l’implication de la jeunesse, la confiance et l’acceptation de l’incertitude.
- Impliquer la jeunesse : Il faut casser les silos générationnels : les jeunes doivent être les décideurs pour le monde de demain.
- Croire / faire confiance : c’est en gardant la foi dans un monde meilleur qu’on peut rendre possible l’impossible.
- Dire oui à l’incertitude : il faut croire en ce que le monde peut offrir et dire oui à la technologie, la science, l’innovation et l’humanité.
Merveille, une vision marquée par une expérience traumatisante
Merveille fait partie des 10 jeunes étudiants burundais accueillis par l’Institut Made In depuis le mois de septembre 2017. Porté par Marguerite « Maggy » Barankitse, ce projet d’accueil est issu d’un partenariat entre Maison Shalom, Ahimsa Fund et l’Institut Made In.
Bien que profondément empreinte de sa situation de réfugiée, l’intervention de Merveille au Forum témoignait d’une force incroyable. Surmontant son appréhension initiale, Merveille a livré à une salle muette d’émotion son intervention inspirante et son questionnement sur le pardon. En comparant la réponse apparemment anodine d’un sexagénaire européen à celle d’un Africain du même âge à la question « Comment voyez-vous le monde dans 30 ans », Merveille a mis en lumière la profonde dichotomie pouvant exister d’un monde à l’autre. Elle pointe par ailleurs un mal, qu’elle place à l’origine de toutes choses : les leaders mauvais et corrompus.
« Aujourd’hui, je suis partagée à égalité entre l’optimisme et le pessimisme
quant à l’évolution du monde d’ici à 30 ans. »
Merveille
Selon Merveille, il faut encourager le leadership positif et confronter les mauvais gouvernants et les mauvais leaders afin de pouvoir avancer sans rancœur vers le monde de demain.
Diego, une valeur commune et 3 piliers d’actions
Diego est le plus âgé des trois. Après une enfance au Brésil, il a émigré en Europe pour préparer un MBA à HEC. Sa modestie le pousse à admettre qu’il n’est « pas aussi bien instruit que ses collègues du Forum ».
Diego place une valeur commune, le Respect de la vie, au centre du changement qu’il veut voir dans le monde. Selon lui, le respect de la vie est un socle commun à tous les êtres humains, une valeur innée.
« Je vous remercie tous d’être une telle source d’inspiration,
restez ainsi et continuez à ouvrir la voie pour notre futur. »
Diego
3 piliers d’actions
La transparence (information claire et objective), l’intégration (interconnectivité, création de réseau) et la responsabilité du secteur privé seront les trois composants principaux de la transformation du monde. À chaque pilier sont associés des besoins et des défis à relever :
- La transparence passe par des sources d’informations fiables, et par la diffusion et la discussion d’initiatives globales ;
- L’intégration passe par la coopération, la destruction des silos, le partage du savoir et la mobilisation des ressources et de l’expertise ;
- La responsabilité du secteur privé passe par la conscience de la limite des ressources et la volonté de pérennité et de durabilité du monde, la vision à long terme et l’invention de nouveaux business model.
La vision de Michael Møller
Selon Michael Møller, la compétition exacerbée pour des ressources limitées, causée par les changements climatiques, la croissance démographique, l’urbanisation rapide et la dégradation de l’environnement, est la cause de la plupart des conflits. Ces conflits, qui ne sont pas nécessairement armés, sont la source de l’action d’Ahimsa Fund et de toutes les volontés rassemblées au Forum Ahimsa : aider les populations les plus démunies en améliorant leur santé et en favorisant l'empowerment des partenaires locaux.
La vision plus difficile de Merveille, née de son expérience traumatisante au Burundi, a pourtant montré, à l’instar des prospectives de Diego et d’Emaline, que le principal mal dont souffre le monde est le manque de (bon) leadership.
Chez Ahimsa Fund nous voulons engager des actions pour encourager le leadership et aider à la mobilisation des ressources et de toutes les bonnes volontés pour créer un monde plus accessible pour les populations démunies. Nous voulons redonner l’espoir à tous ceux qui ont vécu des expériences traumatisantes, et cela passera par le délégation du pouvoir aux jeunes générations et la confiance que nous mettrons en eux.